Comment endormir bébé? À vous de décidez.

Vous a-t-on déjà dit que votre bébé doit être capable de s’endormir seul pour être capable de dormir toute la nuit sans se réveiller? Que l’endormi au sein, dans les bras, en portage, l’empêchera de faire ses nuits? Voici ce que j’en dis :

Toute manière d’endormir votre bébé est une bonne manière, aussi longtemps que cela convient à votre famille.

 

« N’endort pas ton bébé au sein, il en prendra l’habitude! » Et puis?

Nous avons tous des habitudes de sommeil, des associations qui nous induisent dans une détente propice au sommeil. Nous avons tous des objets, des manières de faire qui nous aide à trouver le sommeil. Pour votre bébé, cela peut être l’allaitement, le bercement, le portage, entendre votre voix, tout ça à la fois… Il n’y a pas de mauvaises habitudes en soi. Aussi longtemps que vous êtes à l’aise avec l’association que votre enfant utilise pour l’endormissement, pourquoi arrêter?

Pourquoi vous empêchez de faire quelque chose qui fonctionne bien pour votre famille, par peur que plus tard, cela engendre des difficultés?

Pourquoi empêcher votre enfant d’avoir le réconfort et le contact étroit avec vous pour s’endormir par peur qu’il soit difficile de changer cette habitude?

 

Le sommeil du bébé est fait pour changer

Il est vrai qu’il y a des chances que le changement d’association au sommeil soit difficile pour votre bébé, comme il peut se faire facilement aussi rapidement que l’habitude s’était installée. Cela dépend beaucoup du tempérament, de l’âge et de l’environnement familial. D’ailleurs, ce n’est pas toutes les manières d’endormir votre bébé qui lui seront adaptées en tout temps. Votre enfant grandira et un jour, il ne voudra peut-être plus être endormi dans les bras ou avec une veilleuse ou avec une chanson. Grandir est en soi une expérience de changement et d’adaptation.

La vie est une expérience de mouvements. Les saisons changent, nous grandissons, notre corps change, nos idées et notre conscience évoluent. Le changement, le mouvement, fait partie de la vie. Changer des habitudes lorsqu’elles ne fonctionnent plus est une expérience de la vie.

 

Si vous êtes bien à endormir votre bébé au sein, si votre bébé s’endort rapidement, pourquoi donc arrêter?

 

Bénéficier de cette proximité et de ce contact à un moment très vulnérable dans la journée est peut-être une expérience que votre bébé a besoin pour se sentir en sécurité, et se sentir aimé.

Douter de ses capacités de parents

Pour un parent, douter de ses capacités est peut-être l’expérience qui est la plus angoissante dans notre rôle de parent.  

Je me souviens quand mon fils avait 3 mois, une amie m’a demandé, voyant mon bébé s’endormir en tétant, si je l’endormais toujours au sein. Puisqu’elle avait pris l’habitude d’endormir sa fille dans la poussette, elle semblait vouloir m’avertir à quel point cela lui rendait la vie plus difficile. Dès cet instant, j’ai commencé à douter.

C’était tellement naturel, pour moi, d’endormir mon bébé au sein que je ne m’étais jamais questionnée à ce sujet. Jusqu’à ce moment; tout à basculer. J’ai commencé à me demander si je faisais quelque chose de pas « correct ». 

 

De l’apprentissage au sommeil à la culpabilité du parent

Avec mon désir d’aller au fondement des choses, j’ai commencé à m’informer sur le sommeil du bébé, sur internet et en empruntant des livres (ou tous les livres?) de la bibliothèque.

Les informations se ressemblaient toutes dans leurs principes de bases. En règle générale, ils suggéraient tous d’endormir le bébé dans son lit, de ne pas le tenir (et surtout ne pas l’allaiter) pour l’endormir. C’était l’image de l’industrie du sommeil du bébé, de l’apprentissage du sommeil. Le principe de base est un principe au niveau du comportement : l’enfant qui s’endort avec une aide quelconque du parent aura besoin de la même association (le parent) pour connecter ses cycles de sommeil.

  • Résultat : votre enfant se réveillera souvent la nuit en cherchant votre soutien pour se rendormir.

  • Conclusion : vous êtes la raison pour laquelle votre bébé ne dort pas « bien ».

  • Effet : vous vous sentez coupables et vous doutez de vos capacités et vous remettez en question votre intuition.

 

Puisque tous les livres avaient cette même conclusion, et que sur les sites internet reconnus (tels que les sites gouvernementaux ou des hôpitaux), je me sentis soudain coupable et incompétente. « C’est à cause de moi que mon garçon ne dormait pas bien! » (Pour connaître les causes des réveils nocturnes du bébé, voir cet article)

Penser ainsi est le comble de tous parents. Porter le fardeau de la culpabilité dans le bien-être de notre enfant est extrêmement inconfortable. Ce que je ne savais pas encore à ce moment est que ces idées viennent d’une théorie non scientifiquement prouvée, mais que drôlement, la majorité des professionnels de la santé approuvent. Ce n’est plus un fait scientifique, une vérité approuvée, mais un mythe qui est devenu une idéologie fortement ancrée dans la société occidentale.

 

J’ai commencé à chercher une source extérieure pour m’informer de ce qui était le mieux pour mon fils.

J’ai commencé à mettre la priorité sur une autorité extérieure, plutôt qu’écouter mon intuition de mère.

J’ai commencé à vivre un conflit intérieur. Une angoisse est apparue. 

 

Qui dit mère angoissée, dit bébé angoissé. Et de là, les difficultés de sommeil ont commencé.

Chaque fois que j’endormais mon bébé au sein, je me demandais si je faisais la bonne chose. Chaque fois que mon bébé se réveillait la nuit, je me disais que je devais faire quelque chose de « mal » puisqu’à 6 mois il devrait être capable de dormir toute la nuit. Le doute me hantait, jour et nuit.

L’industrie du sommeil du bébé : force la séparation 

J’ai laissé l’industrie du sommeil m’atteindre au niveau de la séparation ou, plus précisément, de forcer la séparation. Un soir, j’ai donc déposé mon bébé sur son matelas et je me suis assise à l’écart dans sa chambre. Il pleurait un peu, je le touchais légèrement, juste pour lui dire que je suis là. Bien que ce n’était pas de le laisser pleurer seul, pour beaucoup d’experts, cette « méthode » est normal et même nécessaire pour avoir une bonne nuit de sommeil, et parfois elle est même cataloguée bienveillante. Mais, est-ce réellement ce dont mon enfant a besoin? Est-ce réellement ce qui est bien pour moi également? Est-ce réellement une pratique bienveillante?

 

Pendant ce processus, le plus difficile n’était pas la longueur de l’endormissement (qui prenait 3 fois plus de temps), mais le conflit à l’intérieur de moi. Mon envie, mon désir de prendre mon fils dans mes bras et de le serrer fortement contre mon corps. En même temps, il y avait cette voix, celle de « l’expert » qui me disait de ne pas le faire, pour son bien-être, pour retrouver des nuits de sommeil agréables. J’ai donc essayé de me convaincre que cela n’affectait pas mon fils, que ce sont des pleurs de frustration nécessaire, pour son bien-être.

 

Ah, quel mensonge! Ces experts arrivent à nous faire sentir coupable, coupables de « brimer » le sommeil de notre enfant, coupable d’utiliser une « mauvaise » manière de l’endormir, coupable dans notre rôle de parent. Parfois même en utilisant des termes comme « bienveillance », parentalité « positive ». Avec mon désir d’éduquer mon fils dans un environnement bienveillant, cela venait augmenter la discorde à l’intérieur de moi.

 

Être un parent respectueux, c’est être en accord avec soi-même

Cette expérience m’a appris que le plus important lorsque nous interagissons avec notre enfant, et que nous nous sentons bien avec nous-mêmes. En accord avec ce que notre cœur nous dit, notre intuition.

Le lâcher-prise est ce qui m’a permis de me libérer de l’idéologie de l’apprentissage au sommeil. Rejeter cette mentalité et me permettre d’écouter mon intuition est ce qui m’a permis de retrouver de la joie dans ma maternité.

 

Le plus important est que s’il vous vient l’envie, un désir intérieur fort, de prendre votre enfant dans vos bras, de l’avoir près de vous, de lui offrir le sein, pourquoi donc résister?

 

Vous êtes, et serez, toujours la personne la mieux placée pour savoir ce dont votre enfant a besoin. L’intuition d’une mère est un contenant rempli d’informations justes et respectueuses pour votre enfant.

 

Alors, quand le doute apparaît sur vos capacités de parent, quand la pression extérieure engendre un conflit intérieur, prenez le temps de vous reconnecter à vous-mêmes.

Écoutez cette petite voix à l’intérieur de vous.

Écoutez ce que votre cœur vous dit.

Vous aurez toujours la réponse juste, car une mère sait toujours ce qui est mieux pour son bébé.

Aujourd’hui j’aide les parents de jeunes enfants à mieux dormir en cherchant les causes profondes des difficultés, tout en encourageant les parents à écouter leur petite voix intérieure pour les guider à travers les changements. (Pour lire sur l’approche, lire cet article.)

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